Atelier 5 – Stratégie de distribution des marques : quelle est la place d’internet ?

{{Atelier animé par}}
{{Olivier Costil}}
{LSA}


{{Intervenants}}
{{Olivier Le Floc’h}}
Président
{AchatVIP.com}



{{Olivier COSTIL}}
_ Le chiffre d’affaires des sites de vente par Internet s’est envolé cette année. La mode est le secteur le plus concerné.



{{Olivier LE FLOCH}}
_ Les prix bas expliquent l’engouement de la vente sur Internet. Nous essayons toutefois de ne pas descendre en dessous de 50 % du prix pratiqué par le réseau traditionnel afin de ne pas trop lui nuire. Toutes les ventes de VIP.com sont validées par les marques, ce qui n’est pas le cas de toutes les ventes sur Internet. Depuis six mois, nous vendons des articles en avant-première au prix du marché. Internet permet de toucher une clientèle sur une zone géographique plus vaste que le magasin de vente privée traditionnel. La lingerie, le prêt-à-porter, les accessoires et l’équipement de la maison sont les produits les plus vendus sur notre site. La notoriété de la marque joue un rôle important. Nous souhaitons donc attirer le maximum de marques connues sur notre site.
_ Le principal concurrent de VIP.com (14 millions € de CA) est « ventesprivées.com » (250 millions € de CA), mais notre entreprise est rentable. Pour nous différencier de nos concurrents, nous avons créé des journaux organisés en thématiques. Nous avons également apporté le haut-débit à 49 % de nos clients. Ce moyen nous amène de nouveaux clients, car sans haut-débit à disposition, les internautes n’effectuent pas d’achat sur Internet.
_ Le réseau Internet est complémentaire des magasins d’usines et des boutiques traditionnelles qui font connaître la marque. Nous travaillons sur l’achat d’impulsion en envoyant des mails tous les deux jours aux personnes inscrites à cet effet. Beaucoup de personnes achètent des choses, dont ils ne se servent jamais, mais parce qu’ils pensent faire une bonne affaire.



{{Olivier COSTIL}}
_ Est-ce que vos clients considèrent cet envoi de mails comme une intrusion dans leur vie privée ?



{{Olivier LE FLOCH}}
_ Non, il y a très peu de désabonnements. Nous respectons le souhait des personnes qui ne veulent pas recevoir de mails.



{{Olivier COSTIL}}
_ Est-ce que le développement des sites sur Internet n’est pas un risque pour votre activité ?



{{Olivier LE FLOCH}}
_ Non, car les sites de mauvaise qualité et ceux irrespectueux de l’image d’une marque risquent de ne pas perdurer. Nous avons des contrats avec les marques. Elles contrôlent ainsi, gratuitement, les animations, la tarification, le descriptif produit. En outre, il y a de la place, en France, pour trois acteurs comme ventesprivées.com car les marques produisent de plus en plus.



{{Olivier COSTIL}}
_ Comment est calculée votre rémunération ?



{{Olivier LE FLOCH}}
_ Si un produit, sur le marché traditionnel, est vendu 100 euros, notre site le vend à 50 euros. Or nous l’avons acheté à la marque entre 20 et 25 euros.



{{Olivier COSTIL}}
_ Ce matin, un industriel disait que les ventes privées étaient moins rentables que l’exploitation d’un magasin d’usine.



{{Olivier COSTIL}}
_ Cela dépend du fournisseur.







{{Echanges avec la salle}}



{{Vincent LEPERCQ}} (Journal du textile)
_ Pourquoi les sociétés qui exploitent les magasins d’usine n’ont pas de site de vente sur Internet ?



{{Olivier LE FLOCH}}
_ Certains sites de déstockeurs ne respectent pas les marques. Les métiers des déstockeurs physiques et des professionnels du web sont distincts.



{{Franck LARZILLIERE}} (Seb)
_ Quel est le profil de votre clientèle ? A-t-elle évolué ? Votre clientèle se distingue-t-elle de celle de vos concurrents ?



{{Olivier LE FLOCH}}
_ Notre clientèle est répartie sur toute la France alors que la clientèle de ventesprivées.com est localisée essentiellement en région parisienne. Nos clients ont entre 27 et 37 ans et 37% d’entre eux appartiennent aux catégories socioprofessionnelles moyennes.



{{Jean PAPILLON}} (Président Confédération Française de la Chaussure)
_ Quel est le pourcentage de retours ? Est-ce que vous ne concurrencez pas les magasins d’usine qui travaillent sur le même principe que vous c’est-à-dire la vente au rabais ? Est-ce que les rabais systématiques ne sont pas préjudiciables aux marques?



{{Olivier LE FLOCH}}
_ Nous avons 1% de retours. Nous sommes complémentaires des magasins d’usine si les marques ne sont présentes que certains jours sur quelques sites Internet. Aux Etats-Unis, les magasins d’usine coexistent avec les sites Internet.



{{Shirley BANDEL}} (ancienne salariée de Levi Strauss)
_ Levi Strauss n’a jamais travaillé avec des sites Internet car ils ciblent 1 600 000 consommateurs en même temps. Cette stratégie de masse ne correspond pas à celle de cette marque : elle préfère vendre en magasins d’usine ses surplus ou détruire les produits. Levi Strauss ne vend plus à des soldeurs en raison des torts qu’ils ont causés à la marque. Levi Strauss ne vend sur Internet que du premier choix en fin de saison avec des rabais de 20 à 30%. Cette entreprise cherche à étendre son réseau commercial aux magasins d’usine car ils sont très profitables à la marque.



{{De la salle}}
_ Si les marques ont une politique claire d’écoulement de leurs surstocks ou de leurs collections antérieures, ces volumes restent limités et ne font pas de tort aux réseaux de distribution habituels.



{{Vanessa ZOUZOWSKY}} (ING REIM)
_ Comment gérez-vous vos volumes ?



{{Olivier LE FLOCH}}
_ Nous n’achetons jamais moins de cinquante pièces d’un produit car en-dessous, ce n’est pas rentable. Nous ne faisons donc pas de publicité sur un article qui serait immédiatement épuisé. Nous sommes contrôlés tous les deux mois sur ce point. Nous parlons de « belle vente » quand de 15 000 à 20 000 pièces sont vendues. Une vente limitée qui ne dépasserait pas 1 000 pièces nous fait perdre de l’argent. J’ignore pourquoi, sur le site de ventesprivées.com, il n’y a plus l’article à 9h03 alors que les ventes commencent à 9h00 !



{{Jérôme MARIE}} (Ville de Troyes)
_ Comment gérez-vous les invendus ?



{{Olivier LE FLOCH}}
_ Certains achats fermes peuvent générer des invendus. Les ventes flash reposent sur du conditionnel.



{{Frédéric WILLEMS}} (Responsable juridique de la Fédération Nationale de l’Habillement)
_ Que vous conseille la répression des fraudes pour l’affichage des prix ?



{{Olivier LE FLOCH}}
_ Si nous n’affichons pas de remise, nous avons en revanche le droit d’afficher le prix public conseillé barré et notre prix.



{{De la salle}}
_ Pourquoi vos ventes sont toujours organisées à la même heure ?



{{Olivier LE FLOCH}}
_ C’est un choix. Nous souhaitons aussi mettre en place un club VIP pour les clients qui nous ont acheté plusieurs produits. Ils pourront ainsi acheter avant les autres.



{{Vincent LEPERCQ}}
_ Qu’est-ce qui ne se vend pas sur Internet ?



{{Olivier LE FLOCH}}
La saisonnalité compte beaucoup. Parfois, la marque présentée n’est pas encore assez connue. En outre, notre clientèle n’achète pas de marques très pointues.



{{De la salle}}
_ Pourquoi certaines marques arrêtent de vendre leurs articles sur certains sites ?



{{Olivier LE FLOCH}}
_ Certaines marques ont été déçues par ventesprivées.com qui a une telle notoriété qu’il ne représente plus une vente privée.



{{De la salle}}
_ Quel est l’avenir – à cinq ans – des ventes sur Internet ?



{{Olivier LE FLOCH}}
_ Nous souhaitons développer nos ventes à l’exportation.